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PORTE BEJA/AMDOUN - Tunisie - 2015

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Je crois en la construction et au partage d’une identité autour de la figure et entité paysagère que constitue la méditerranée. Puisque une identité est une construction intellectuelle basée sur le partage d’un même « langage » et d’un même territoire vécu comme l’explique le philosophe Paul Valery, l’identité européenne existe mais reste à développer selon moi afin de consolider un « vouloir vivre ensemble ».

Alors que certains débats actuels convoquent les mythes grecs à l’empire romain, de Charlemagne à Napoléon pour ériger une potentielle union méditerranéenne, je préfère pour ma part explorer cette thématique par le projet paysager. Cela me semble moins voué aux polémiques et surtout plus réaliste et mieux adapté aux contextes et aux enjeux de ce bassin de vie.

Ayant l’occasion de me rendre en Tunisie plusieurs fois par année, j’ai aujourd’hui, et depuis 2015, l’opportunité de travailler pour la municipalité de Béja dans le nord-ouest de la Tunisie.

Chef-lieu du gouvernorat du même nom, elle constitue une municipalité comptant 62 303 habitants en 2014. La ville de Béja a demandé mon intervention afin de dessiner une esquisse de projet de voirie sur une portion donnée de la route entre  la ville de Béja et la ville de Amdoun.

La municipalité souhaite deux temps de projets : un premier temps avec un aménagement à minima de la route et un temps définitif avec une qualification paysagère de la voie.

Il est également question de proposer des dispositifs pour gérer les eaux pluviales et pour limiter les dépôts sauvages des gravats de chantier et de déchets ménagers en bord de route.

Le noyau central de l’agglomération de Béja est formé d’une médina cernée de remparts (kasbah construite 17 av J-C) et d’une ville moderne, née sous le protectorat français de Tunisie (traité du bardo du 12 mai 1881).

Le réseau viaire de la ville est le témoin actuel d’un développement urbain radioconcentrique dont le centre est la médina historique. Les axes principaux irriguent ainsi la ville selon deux dynamiques :

- Vers le centre ville de Béja
- En périphérie

Souvent endommagée au cours du Moyen Âge voire totalement détruite sous le protectorat français, l’enceinte historique conserve toujours son tracé d’origine.

Elle était parsemée de plusieurs portes dont seuls les noms persistent à savoir : Bab Boutaha (nom d’une fontaine), Bab El Ain (à la forme d’un capuchon), Bab El Janaiez (en raison des funérailles passant sous cette porte après les prières funéraires dans la Grande mosquée), Bab El Medina, Bab Er Rahba, Bab Es Sebaa, Bab Es Souk (vestiges d’une porte romaine à double arcade), Bab Jdid, Bab Jdid El Fougani, Bab Khenannou et Bab Khla.

Plus largement, la ville s’inscrit dans un paysage collinaire, ouvert et agricole :

- Les champs cultivés, les boisements parsemés et les     plantations d’oliviers sont typiques de la moitié         nord-ouest de Béja ;
- La moitié est de Béja est plutôt caractérisée par         des champs de céréales, une végétation moins dense         et des milieux alternativement secs et humides type         Oued.


Le territoire est réputé pour être le plus fertile et le plus agricole de toute la Tunisie. En effet, caractéristique des sols de Béja, le vertisol, est très fertile et riche en argile. Ces sols sont fameux dans toute la Tunisie et ont donné à la région son surnom de «grenier à blé» de l’empire romain.

Au nord/ouest, la voie en cours de conception, objet de mon étude, surplombe puis franchit l’oued Béja/Bouzegdem qui prend naissance dans le paysage montagnard puis collinaire des monts de Kroumirie du  nord ouest de la Tunise. L’oued prend ensuite la tangente de la ville à l’est.

A l’échelle de Béjà, l’entrée de ville que je nomme «Porte d’Amdoun» se caractérise pas ces alignements d’oliviers ancrés dans le paysage collinaire ainsi que par la présence d’une magnifique ferme coloniale. Le corps de ferme est précédé d’une majestueuse allée encadrée d’un alignement de palmiers dattiers centenaires. Ce patrimoine est à préserver et à valoriser.

Contrairement à la maison endémique tunisienne, orientée vers l’intérieur, la maison coloniale présente sur la façade de grandes fenêtres et est érigée sur un espace libre. L’édifice est composé d’un logement de plan rectangulaire orienté vers l’est et de quatre annexes pour répondre aux besoins de la ferme, notamment stockage et pressage de la vigne dans les caves.

La route d’Amdoun dont je projette la réhabilitation et la qualification paysagère se niche en flanc de colline dans ce paysage vallonné et agricole au nord/ouest de la ville. Sur ce projet j’ai l’intention de qualifier les différents paysages et séquences de la route en tirant les fils de la géographie environnante à l’échelle de mon projet.

J’ai dû alors explorer cette partie de la Tunisie pas forcément touristique afin de m’inspirer des situations paysagères agricoles et rurales que je rencontrais. Pour cela je souhaite révéler les figures géographiques qui caractérisent le grand ouest Tunisien.

J’aspire également donner à voir le patrimoine agricole et architectural d’entrée de ville de Béja. Enfin, je souhaite également articuler l’ensemble de ces notions autour d’un projet de voirie qualifiée, fonctionnelle et sécurisée pour les voitures et les piétons.

Tout en m’assurant que le traitement paysager assure la cohérence de l’ensemble du linéaire de 1050 mètres, j’ai désiré concevoir plusieurs séquences contrastées qui répondent à différents enjeux et objectifs;

Au centre de l’une des régions les plus verdoyantes du pays, à la lisière des monts de Kroumirie et dans une trouée qui est une extension de la vallée de la Medjerda, la région de Béja présente des paysages variés : zones montagneuses densément recouvertes d’arbres, plaines agricoles et vallées fluviales.

La route d’Amdoun se niche en flanc de colline dans ce paysage vallonné et agricole.

En provenance de la forêt d’Amdoun au nord, un affluent de l’oued Bouzegdem dit «Oued Béjà» sur les cartes croise la route «Béjà/Amdoun» puis prend sa tangente pour longer l’est de la ville. 

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